On prend le boulevard ou on reste à la rue ?

Depuis quelques mois, une évolution palpable se fait sentir dans le discours politique à gauche. Pas seulement dans l’opinion mais aussi, le fait est notable, au sein des formations elles-mêmes. À priori, l’actualité intérieure n’invite pas plus à l’optimisme dans les rangs progressistes que, hélas, la situation mondiale. Au PS, Olivier Faure est chahuté en interne par les adversaires de la NUPES. L’Union elle-même présente par ailleurs, outre ses récentes positions fâcheuses, quelques lignes de fracture à l’approche des européennes. Derrière cette grisaille pourtant, l’émergence ici et là de nouveaux questionnements laisse peut-être présager un sursaut salutaire pour la Gauche. Lire la suite On prend le boulevard ou on reste à la rue ?

Chronique de l’ancien monde

L’allocution tardive du président de la République, intervenue après quatre semaines de conflit des gilets jaunes, peine sans grande surprise à convaincre. Au moins aura-t-il réussi à ne pas rajouter d’huile sur le feu. Le timide mea culpa jupitérien présentait cependant tous les atours d’un épilogue pathétique d’une aventure commencée il y a maintenant dix huit mois, le jour où les français décidèrent de renverser la table politique. Lire la suite Chronique de l’ancien monde

Débat au Café citoyen

Mardi 20 novembre, le laboratoire d’idées politiques Imperium a été le sujet retenu par le Café citoyen d’Orange pour sa 34ème séance. La présentation du nouveau cap structurant qu’il propose pour notre société s’est articulée autour de ces trois questions posées dans l’invitation : 1) quelles perspectives s’offrent aux prochaines générations ? 2) Sommes-nous vraiment condamnés au déclin irrémédiable ? 3) Une réponse démocratique est-elle encore envisageable face aux dérives populistes ? Après une présentation introductive, un débat s’est instauré avec la salle. Les nombreuses interventions, globalement partagées entre accords et quelques réserves, ont surtout fait la part belle à un grand nombre de questions qui n’ont pas occulté l’actualité, notamment les « gilets jaunes ». Un consensus s’est clairement imposé sur l’attente de nouveaux modèles de pensée, et c’est sans doute la raison qui a suscité un accueil très positif à cette initiative.

Il manque la perspective historique

La popularité en chute libre du chef de l’État suscite à peu près les mêmes commentaires dans toutes les analyses. Elles pointent l’absence de « visibilité » quant au « cap » suivi par le Président, de la part d’un électorat peinant à discerner les « perspectives de sortie de crise ». Cela me fait penser à un verdict que je défend sans succès depuis longtemps, à savoir que le principal problème de la gauche était avant tout « idéologique », avant de porter sur ses choix politiques. On m’oppose généralement une contradiction polie, arguant notamment des sempiternelles « réalités concrètes » auxquelles la politique est supposée porter un remède immédiat. Mais la guérison d’un mal profond n’a jamais été rapide, et celle de notre société demandera du temps. Dans ces conditions, seule une perspective de rétablissement permet de supporter le mal. Les électeurs sauront tenir pour peu qu’ils aient un cap clair à garder en vue, et c’est ce qui manque aujourd’hui. Par « idéologie », je n’entendais rien d’autre que cette simple évidence de devoir inscrire toute politique dans une perspective historique susceptible d’offrir cette visibilité. J’ai développé la mienne dans ces pages.