Changer après le confinement… où pas

Je n’abuse pas d’ordinaire des états d’âme sur la toile. J’agrémente à la rigueur de brefs commentaires les nouvelles que je juge bon de partager régulièrement sur les réseaux sociaux. Parfois cependant survient un événement qui invite à plus d’introspection. Cette fois l’actualité nous en donne deux d’un coup, à priori sans lien entre eux, quoique…

L’actualité principale, d’abord, est évidemment la lutte contre le covid-19 et les mesures de confinement qui l’accompagnent. Que dire de plus que ce qui est déjà abondamment relayé : RESTONS CHEZ NOUS ! Ne compliquons pas la tâche d’un personnel soignant en première ligne. Il ne ménage pas ses peines pour surmonter cette épidémie et malheureusement certains parmi eux sont déjà tombés face à la maladie. Nos pensées solidaires vont à leurs familles, pas seulement à elles bien sûr, à toutes les victimes et leurs proches sans distinction mais, parce qu’eux ont payé le prix fort pour vouloir soigner les autres, ils ont sans doute davantage valeur de symbole. J’apprécie l’inventivité des internautes confinés, comme entre autres cette interrogation pertinente sur les valeurs de notre société que révèle la comparaison de salaire entre une star du foot-ball et une infirmière, conclue par cette sentence : « Les vrais héros portent une blouse, pas un maillot de foot ». Les concerts d’applaudissements aux fenêtres à 20h me laissent un peu plus rêveur. Non qu’ils soient immérités ni inopportuns, bien au contraire. Ils remontent le moral du personnel soignant alors il faut continuer. Dans l’idéal ils devraient se transformer en d’autres formes de soutien après l’épidémie. Mais je ne peux m’empêcher de songer à ce que deviennent les solidarités affichées une fois les crises passées. Combien de fois avons nous déjà entendu « Non mais cette fois c’est grave, il faudra vraiment prendre les mesures pour que ça change ». Et nous savons tous hélas que, cette fois encore, il n’en sera probablement rien.

Pourquoi rien ne change-t-il jamais ? Certainement pas, de toute évidence, parce qu’on ne savait pas. A chaque crise en effet, les mêmes colères se font un devoir de rappeler les leçons ignorées du passé. Aujourd’hui encore, si le personnel hospitalier se félicite des moyens débloqués en urgence, il ne manque pas de médecins pour rappeler leurs appels répétés restés lettres mortes, alors que cette épidémie avait été anticipée il y a 15 ans (ce qui est au moins un signe rassurant sur l’état de notre savoir). Que répondons-nous à cela ? Que la fermeture des lits hospitaliers ou le non-renouvellement du stock de masques ont été décidés sous le quinquennat précédent. La belle affaire ! En est-il un seul parmi nous pour se demander quelle décision il aurait pris dans la même situation, dans notre monde libéral où la calculatrice prime sur le bien public, en étant assailli de toutes parts de revendications et d’exigences de moyens divers à l’heure de renouveler des stocks onéreux sans certitude de pouvoir servir avant leur propre péremption ? Non. On ne cherche que le nom du bouc émissaire aux responsabilités à ce moment-là, peu importe qui. Plutôt que d’admettre sa propre impuissance à trancher, il est plus facile de vilipender après coup celle ou celui qui a juste eu la malchance d’être désavoué par le sort. L’attaque a toujours été le dernier refuge des ignorants.

Enfin, quand on dit qu’on savait, ça dépend qui. Dans ce qu’il est convenu d’appeler les « milieux autorisés » certainement. De là vient sans doute la rancœur de tous ceux qui, vu « d’en bas », se croyaient fondés à attendre d’eux qu’ils veillent à nos intérêts depuis les cimes de l’Olympe pendant que nous pouvions nous offrir le luxe de dissoudre dans notre amnésie collective tous les sujets de détestation de la vie publique : la politique, l’économie, voire la philosophie même. J’eus il y a peu un dialogue surréaliste avec un honnête citoyen, excellent homme au demeurant. Le sujet de notre échange était son émerveillement face à la rapidité de livraison d’un colis par une entreprise privée alors qu’il critiquait les performances de la Poste. Je lançai presque sans réfléchir ma réponse réflexe à ce type d’observation, hélas trop courante : « il y a de la privatisation dans l’air » (bien que dans ce cas précis la Poste soit déjà privatisée mais encore à capitaux 100% publics). Quel ne fut pas mon étonnement de constater la surprise se peignant sur son visage. Je me mis alors en devoir de lui expliquer que quand les marchés veulent s’approprier un bien public, ils procèdent toujours selon le même plan mûri longtemps à l’avance : miner patiemment les moyens du service pour le faire dysfonctionner, offrir ensuite aux mécontents une alternative privée plus satisfaisante et attendre que les usagers devenus clients plébiscitent eux-mêmes ce qui était le but visé dès le départ. Il ne reste alors plus qu’à procéder à l’enterrement en grandes pompes du bien public capté par le capital avec la bénédiction des spoliés eux-mêmes, tout focalisés qu’il sont sur le bout de leur nez. Et là, mon étonnement se mua en effarement au vu de la réaction incrédule de mon contradicteur qui me relégua sans état d’âme à la position de vulgaire conspirationniste.

J’en restai bouche bée. Je croyais, naïvement à l’évidence, que la chose était de notoriété publique même auprès des plus néophytes en politiques. Elle a même un nom rebattu ad nauseam dans tous les médias depuis la fin des années 1970 : « déréglementation ». Le vocabulaire employé est sans doute trompeur (serai-je conspirationniste si j’ajoute « volontairement »?). Il est vrai que « ouverture à la concurrence », ça passe mieux que « dépeçage du service public au profit du capital » (« ouverture » ça fait toujours classe). Même « déréglementation » induit en erreur, puisque qu’elle se traduit paradoxalement dans la pratique par un renforcement de la réglementation (en même temps que des autorités de régulation) pour prévenir toute entrave à la libre concurrence. Le mot « réglementation » a simplement changé de sens : autrefois outil de l’accès au bien public par le public, elle est aujourd’hui celui de l’accès au gâteau public par les rapaces privés. Cette vaste spoliation organisée a commencé au Royaume-Uni sous Margaret Thatcher, s’est poursuivie aux États-Unis sous Ronald Reagan avant de s’étendre au reste du monde à partir des années 1980, plus particulièrement en France en 1983 après l’échec du programme commun de François Mitterrand. Depuis les années 2000, elle s’accélère sous la pression de la commission européenne. Sur le plan pratique, le mécanisme en a brillamment été décortiqué par Grégoire Chamayou dans « La Société Ingouvernable » (voir mon article précédent). Il est aussi bien connu sous le nom de « syndrome de la grenouille » : si on plonge une grenouille dans une eau chauffée lentement, elle se laissera lentement ébouillanter alors qu’en la plongeant directement dans l’eau bouillante, elle s’éjectera de la marmite. L’expérience montre qu’un changement doit s’effectuer d’une manière suffisamment lente pour échapper à la conscience et empêcher toute réaction. Il n’y donc rien de complotiste là-dedans, juste le constat d’une stratégie des plus brillantes. De fait, un « sachant » n’est pas nécessairement plus intelligent qu’un vulgaire. C’est juste que ceux qui savent penser à l’échelle de générations en sauront toujours plus que ceux qui ne pensent qu’à l’échelle du jour.

J’évoquais deux actualités en début d’article. La seconde, quelque peu reléguée à l’arrière-plan par l’urgence sanitaire, est le premier tour des élections municipales déroulé le 15 mars dernier. Plus particulièrement, l’objet de ma réflexion porte sur la réélection du maire d’extrême-droite de Camaret-sur-Aigues. Là je vous voir venir : « voilà donc enfin le lien entre cet article et l’image en une du camp d’Auschwitz-Birkenau ». Remballez vos points Godwin, je ne me hasarderai à aucune comparaison facile entre le NSDAP et nos prétendus nationalistes qui ont le front de se faire appeler « Rassemblement ». Il se trouve que cette photographie extraordinaire de Ron Porter représente une parfaite métaphore de l’objet de mon propos sur lequel je reviendrai un peu plus loin. Revenons à notre cas. A ma droite le maire sortant affichant au compteur un bilan saupoudré de langue de bois, des promesses de campagnes non tenues, un programme minimaliste et une conception pour le moins personnelle du comportement d’un édile républicain ; A ma gauche sa prédécesseure forte d’un bilan de mandature d’une richesse peu commune, conforme à ses promesses de campagne, un programme ambitieux et à titre personnel une droiture irréprochable (ce qui m’a fait accepter de figurer à nouveau sur sa liste en 16ème position). Le cas d’école s’impose ici évidemment par l’ampleur du résultat, 70/30 en faveur du premier, et ce en toute connaissance par l’électorat de la comparaison ci dessus.

Toutes les hypothèses ont été passées en revues pour expliquer ce résultat contre-intuitif, de la crédulité des électeurs bercés au chant des sirènes aux calomnies orchestrées de longue date contre la seule rivale potentielle sérieuse du maire sortant. S’agissant d’une éventuelle bêtise générale, je ne peux évidemment me prononcer n’ayant pas l’honneur de connaître personnellement chaque électrice et électeur concerné. Je me bornerai à considérer cette hypothèse comme statistiquement hautement improbable. Il est cependant tout aussi clair que ni la qualité des candidats, ni celle des programmes et ni celle des bilans ne sont entrés en ligne de compte, ce qui constitue un défi à tout logique. Le vote idéologique ne semble pas davantage avoir pesé outre mesure. Nous savons hélas qu’il ne manque pas de naïfs pour se laisser hypnotiser par le discours d’un parti faussement « national » qui n’en est plus a une imposture près : ils se posent en opposants à la commission européenne (qui dispose du monopole de l’initiative législative) tout en prônant eux-mêmes la dérégulation libérale dont la promotion est l’objet même de ladite commission. Cherchez l’erreur. Seulement, d’une part, ce seul électorat se révèle habituellement insuffisant pour franchir le plafond de verre et, d’autre part, l’élection municipale, scrutin de proximité par excellence, est la moins perméable aux questions dépassant l’échelon local. Aucune analyse habituelle ne permet donc d’expliquer ce résultat.

Pourtant l’explication ne peut qu’exister, ne serait-ce que parce que nous avions anticipé cette issue peu avant l’échéance. Pour être honnête, nous n’imaginions pas un écart aussi important, mais plusieurs d’entre nous avaient confusément senti que le combat allait être difficile malgré nos atouts indéniables, sans vraiment parvenir à formaliser le fondement de cette intuition. Avec le recul m’apparaît cette évidence logique : quand une question à priori unique aboutit à deux réponses diamétralement opposées, une fois éliminés tous les déterminants possibles de désaccord, la seule explication restante est que ces réponses s’appliquent en fait à deux questions différentes, ou posées différemment. Le problème se pose alors en ses termes : dans quelle circonstance des candidats et un électorat peuvent-ils interpréter un choix à priori unique en des termes finalement si dissemblables pour se déterminer contre toute attente ? La seule explication est que nous avons été témoins de deux perceptions différentes, radicalement opposées et incompatibles entre elles, de ce qui forme le fondement même du corps politique dans une démocratie, autrement dit de la réalité même de ce qu’il est convenu d’appeler le « Peuple souverain ».

Le Peuple n’existe pas, du moins pas en tant qu’entité consciente. Tout le monde s’accorde sur le fait que le terme ne repose sur aucune réalité concrète, le collectif s’appuyant sur une somme d’individus autonomes. Le « Peuple souverain » est seulement un concept issu d’une abstraction de la réalité pour asseoir une théorie politique et poser un fondement à la légitimité de la décision publique. De là découle qu’on peut parfaitement placer la réalité que l’on veut dans cette abstraction. Et là, deux conceptions s’affrontent. D’un côté, celle du militantisme politique et/ou « citoyen » qui repose sur un « récit » (sociétal, national, idéologique voire purement politique selon le cas…) qui transcende nécessairement la réalité du corps social et ses divisions (les « valeurs »), de l’autre celles des identités sociales elles-mêmes issues de cette division, où on retrouve les clivages habituels : gauche/droite, politisés/pas politisés, dominants/dominés, riches/pauvres, travailleurs/chômeurs, jeunes/vieux, français/ »étrangers », etc. D’un côté des citoyens qui veulent structurer le monde, de l’autre des acteurs sociaux qui ne songent qu’à le fracturer. Nous avons clairement négligé cette seconde catégorie qui forme le cœur de cible du parti lepéniste. Pour compléter en effet le tableau des différences entre les deux candidatures, il faudrait ajouter que le maire sortant a passé son temps au contact de la population, pour le résumer d’une phrase à « les caresser dans le sens du poil », là où une telle prévenance passait nécessairement au second plan d’un projet citoyen, en l’occurrence municipal. Ce n’est pas encore exactement ce qu’on appelle populisme. Pour y arriver, il reste à ajouter le dénigrement systématique des autres et la fiction de se présenter sans rire comme recours unique et infaillible, « seuls contre tous » en toutes circonstances (ce qui bien sûr était aussi le cas ici).

Voyez-vous venir le lien entre les deux actualités ?

Elles traduisent toutes deux les conséquences d’une société qui a tourné le dos à la citoyenneté au profit du seul rapport de forces entre intérêts individuels immédiats, pas seulement au plan vertical mais aussi horizontal entre les groupes sociaux. Ces rapports traduisent un rejet de l’idée même de « récit » ou de quoi que ce soit d’autre qui transcenderait la réalité quotidienne de simples acteurs sociaux refusant désormais le rôle de citoyens. Le « récit », voilà la cible du libéralisme et sa dérégulation. Le récit qui seul pouvait lui faire obstacle par sa promesse de synthétiser les équivalences pour en extraire une volonté générale. Le récit qui seul permet à chacun de dépasser la singularité de sa condition au profit d’un intérêt commun, en l’occurrence la perspective d’une force politique citoyenne capable de s’opposer à ceux qui trouvent que tout coûte toujours trop cher à leurs dividendes : masques, lits, salaires, les services publics en général, et qui se sont mis en devoir de nous en déposséder méthodiquement en même temps que tous les rêves dangereux placés dans notre tête par un État-providence honni. Leur arme absolue : le syndrome de la grenouille. Principe de base : ne regarder que l’instant présent, jamais l’ensemble de la partie. [l’eau est froide] « Le service public ? Attend j’ai mes propres problèmes là, je me les pèle… » [L’eau est tiède] « Comment ça, le système est pourri ? Je me sens mieux… » [l’eau est chaude] « Quoi les problèmes de l’hôpital ? Attend j’ai trop chaud là… » [l’eau est très chaude] « Je suis trop affaibli pour faire quoi que soit et je commence à paniquer (en votant n’importe comment)… » [L’eau bout] Game over.

L’inconvénient majeur de notre aveuglement irresponsable n’est pas simplement le dépeçage du service public avec notre complicité passive, notre surdité aux appels incessants des meilleurs d’entre nous que nous applaudissons aujourd’hui et qui retrouveront leurs désillusions dès l’orage passé, ce ne sont pas simplement les laissés pour compte de la compétition économique qui trouvent refuge dans le repli sur soi ou consolation dans les bras du populisme, ce ne sont même pas les atteintes aux libertés individuelles et au bonheur de vivre, ou encore l’abrutissement de masse orchestré par la pression sociale. Non. Le pire à venir, c’est évidemment la dégradation de notre planète et les conséquences du réchauffement climatique due à la sur-activité capitaliste, mais on ne saurait dissocier cette perspective de la fin ultime, parfaitement prévisible, de la déréglementation libérale et que j’appelle « société néo-féodale ». Quelle meilleure image en effet que le Moyen-age pour se représenter une société vraiment à deux vitesses ? Il suffit de remplacer les châteaux forts par la « Jet Set » et les gueux par… nous, et on aura une idée assez précise de l’avenir. Les deux époques présentent cependant une différence de taille en matière de responsabilité collective. Nous nous plaisons à ne considérer le « gâteau » que comme le produit ponctuel de notre industrie pour lequel nous nous sentons fondés à disputer nos parts sans autre souci que l’intérêt immédiat. Nous oublions que c’est d’abord un gâteau reçu en héritage des générations passées qui se sont battus pour nous et dont nous avons à notre tour la garde pour nos enfants. Il serait sans doute sage de préparer nos réponses pour le jour où ils viendront nous demander si nous savions (mais si nous l’étions, nous ne serions pas dans cette situation).

Face à une offensive aussi méthodiquement préparée, les « luttes sociales » restent aussi impuissantes que de simples incantations, en ce qu’elles ne font que reproduire la dispersion des identifications sociales et s’épuisent dans de vaines quêtes de « convergence des luttes ». Mais notre principale faiblesse, et de loin, c’est le consommateur politique à courte vue face à un ennemi capable de planifier à l’échelle de générations. C’est la métaphore qui m’a sautée aux yeux dans la photographie que j’ai choisie pour illustrer cet article. A l’horizon, l’entrée tristement célèbre évoque une catastrophe humaine, en l’occurrence la Shoah mais on pourrait l’étendre à n’importe quelle autre. Au premier plan, la beauté des sentiments humains symbolisée par des fleurs. Entre les deux, les rails parallèles m’ont irrésistiblement inspiré l’image de l’échelle du temps entre le présent au premier plan et le passé à l’horizon. Une échelle vide, il n’y a rien entre les rails, comme le vide de notre puissance d’agir entre les deux évènements, ne nous laissant que les fleurs pour tenter d’exorciser ce que nous n’avons pas su empêcher. L’échelle placée dans cet axe semble infinie : on ne voit pas plus derrière l’horizon que derrière nous placés devant l’image. Alors on imagine sans peine des rails tout aussi vides se poursuivre derrière le camp jusqu‘à 18 ans plus tôt, où tout avait été écrit dans un livre médiocre promis au pilon si son auteur n’avait pas eu l’heureuse fortune de devenir führer d’une Allemagne déboussolée. On imagine de la même manière les rails se mettre à défiler dans l’autre sens, dans un travelling arrière figurant l’avancée du temps qui emporte à leur tour les fleurs et ses belles pensées vers l’horizon, des rails nous apparaissant peu à peu tout aussi vides et défilant vers…

Nous nous épuisons vainement en luttes sociales et autres incantations citoyennes. Notre seule chance de rebâtir une société égalitaire est de trouver la voie d’un nouveau récit propre à transcender les égoïsmes suicidaires, à rassembler autour d’un cap structurant pour orienter par le bas l’offre politique dans le sens d’une recomposition en profondeur de notre société. C’est pour cela que j’ai créé Imperium. Sa déclaration de principes constitue un socle autour duquel une formation politique peut construire un projet de transformation sociale radicale. Un ami m’a dit un jour : « je l’ai lue, je l’ai trouvée intéressante, mais après on ne sait pas quoi en faire ». Et bien l’avoir lue déjà, c’est un début. Adopter les postulats qu’elle développe, c’est encore mieux. Ensuite, contactez-vous, rencontrez-vous, échangez, diffusez chacun dans vos propres réseaux, utilisez tous les canaux de communication offerts par Internet, soyez inventifs. Rappelez vous que la Déclaration de principes n’est pas un programme politique en soi mais le socle idéologique de programmes obligatoirement à construire pour une échéance donnée. Ce socle repose sur deux piliers essentiels.

Le premier pilier est l’unification politique de l’Europe et la récupération de ses institutions confisquées par les lobbies libéraux. Un projet politique approuvé par Imperium devra aller dans le sens de l’achèvement de la construction européenne matérialisé par une Nation souveraine capable d’affronter politiquement les puissances mondiales opposées à notre indispensable re-réglementation. Celle-ci devra ramener dans le giron public tout les pans de l’économie que la concurrence ne sert pas, à commencer par la production des biens et services répondant aux besoins fondamentaux, et dont les ressources lui fourniront les moyen de la redistribution et d’un service public digne de ce nom.

Le second pilier est la valeur citoyenne qui doit poser les bases d’un vrai contre-pouvoir démocratique, à la fois contre les tentations autocratiques ou oligarchiques et le consumérisme politique suicidaire. Nous ne pouvons en conscience nous offrir le luxe de conditionner des enjeux aussi cruciaux sur les caprices volatiles d’irresponsables. La nouvelle donne sociale devra penser ce nouveau statut, ses modalités d’accès et les conditions d’exercice d’une citoyenneté effective. En attendant, celles et ceux qui ont l’âme citoyenne et souhaitent agir dans le sens du progrès peuvent en former l’embryon autour d’Imperium.

Tout programme politique allant dans ce sens pourra se prévaloir de l’approbation d’Imperium.

À l’origine, j’avais pensé les fondements de la Déclaration de principes pour l’offre politique existante, et plus particulièrement pour le PS que j’avais rejoint dans ce but en 1996. Vingt ans plus tard je dus me résoudre à jeter l’éponge et le quitter. Le laboratoire d’idées politiques Imperium est né de ce constat d’échec. Deviendra-t-il un jour un parti ? L’avenir dira si la question se pose. Pour l’heure l’échelon municipal peut constituer une première tribune. Si ça ne marche pas réfléchissez à quelle autre direction vers laquelle vous orienter. Une porte se ferme ? Entrez par la fenêtre. Tombé dix fois, onze fois debout. Cherchez partout, utilisez les nouveaux outils numériques que vous aurez peut-être découverts pendant le confinement. Vous ne pouvez pas vous voir physiquement ? Voyez-vous en visioconférence. Investissez les réseaux sociaux sociaux, créez des groupes, des pages, animez des échanges, parlez-en partout autour de vous, invitez vos interlocuteurs à en parler autour d’eux afin que, partout, de plus en plus d’électeurs puissent demander à leurs candidats à chaque échéance : « et par rapport à Imperium, vous vous situez ou ? ». Et nous gagnerons.

Crédit photo : Ron Porter, Pixabay

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