Un citoyen français parmi d’autres ! Après, il y a bien des façons de se définir. Pour l’état civil, je suis né le 28 décembre 1961 à Fontenay-aux-Roses, dans les Hauts-de-Seine. Mes parents ont immigré d’Italie avant ma naissance, comme ne l’indique pas mon nom d’origine slovène. C’est en participant à la reconstruction du Pays qu’ils ont construit leur vie en France.
Au terme d’une enfance et d’une adolescence sans histoire, je me suis engagé dans la Marine nationale pour un contrat de cinq ans. Après avoir brièvement navigué à bord du Bâtiment Océanographique D’Entrecasteaux, désarmé depuis, j’ai réalisé que je n’étais finalement pas fait pour la vie en mer et obtins la rupture de mon lien au bout de seize mois. Rendu à la vie civile, mon parcours professionnel fut varié : technicien en métrologie électrique, technico-commercial, cadre dans une PME, enfin fonctionnaire territorial en Vaucluse jusqu’à ma retraite.
L’époque de mon premier emploi, trouvé à Fontenay-aux-Roses même, fut aussi celui d’un premier contact avec la réalité d’un monde auquel ne m’avait pas préparé mon éducation classique (« si tu travailles bien à l’école, tu auras un métier et tu pourras construire ta vie »). En l’occurrence, je réalisai que mon premier salaire ne me permettait pas d’espérer trouver un logement dans ma propre ville natale pour y prendre mon indépendance.
Ce ne fut que le premier d’une longue série de questionnements sur l’état de notre société qui alimentera par la suite mon engagement citoyen, parallèlement à mon parcours professionnel. Je cherchais à comprendre ses maux, et surtout les moyens d’y remédier. J’ai été frappé, au fil des ans, par l’étonnante similarité des « préoccupations principales des français » dont les journaux se faisaient régulièrement l’écho : inflation, chômage, pouvoir d’achat, encore et toujours ! Et toujours, comme une arlésienne traversant les générations, la même cause invariablement pointée du doigt : la sempiternelle insuffisance de « croissance » !
Par quelle malédiction cette maudite « croissance » ne suffisait-elle jamais ? Perdu en conjectures, je me demandais jusqu’où nous étions supposés toujours plus consommer pour la santé de l’économie. Jusqu’à l’éclatement comme la grenouille de la fable ? Et un jour me vint le déclic ! Cessant de chercher « comment », je commençai à me demander « pourquoi » ! Sans le savoir, je redécouvrais intuitivement cet « étonnement philosophique » qu’Aristote appelait « le début de la philosophie ». Pourquoi ce besoin de « croissance » ? Voyons, s’il était logique, il serait chiffré en termes d’objectifs. Par exemple, » nous avons besoins de 10% de richesse en plus ». Comment expliquer ce curieux besoin de « croissance » perpétuelle sans autre but qu’elle-même ? On en revenait à la fable de la grenouille !
Alors que je commençais à peine à entrevoir toute l’absurdité du système, je décidai à quelques jours de mon 35ème anniversaire d’adhérer au Parti socialiste avec l’idée bien arrêtée de contribuer à des débats que j’avais la faiblesse d’imaginer savants, surtout au sein d’un parti de gauche. Je mettrai longtemps à admettre qu’un parti politique n’était pas le Club citoyen que j’imaginais mais une machine électorale tournée vers l’échéance à venir. Mais dans l’intervalle, je poursuivais néanmoins ma formation en autodidacte.
En 2007, j’ai quitté ma ville natale pour le Vaucluse où j’ai connu ma première, et unique à ce jour, expérience de conseiller municipal. J’ai aussi participé activement pendant quatre ans à la tenue du Café Citoyen d’Orange, où l’on débattait chaque mois de sujets variés. J’engrangeais les éléments d’explication à la lenteur du renouveau de la pensée politique : le désenchantement souvent, les ravages de la post-vérité parfois, mais surtout ce sentiment d’impuissance qui pousse beaucoup d’entre nous à penser qu’on ne peut « rien y faire ». Mais je restais convaincu qu’on pouvait encore y faire quelque chose ! J’ai alors créé ce site web en 2011 pour y partager mes réflexions dans diverses publications.
L’action citoyenne peut prendre bien des formes : partis politiques, associations, réseaux sociaux, ou simplement discussions entre nous… Peu importe ! Ça vaut encore le coup de savoir et de comprendre ! Le Manifeste du parti citoyen publié dans ce site se veut une modeste contribution à cela. Alors servez-vous, récupérez-le, diffusez-le, amendez-le, complétez-le de vos propres acquis et expériences ! Et agissons partout à nos niveaux respectifs.
Quand nous suivrons tous la même direction, l’offre politique ne pourra pas l’ignorer.
Bonne lecture.